Pour commencer

Le pont appartient aux formes de 2ème unité.
Il s’agit des formes qui vont de la gauche vers la droite en passant par le haut.
La forme de base de 2ème unité est le rouleau. Le pont est sa 1ère forme dérivée, obtenue en changeant le degré d’arrondi. En étrécissant le rouleau, on crée le pont.
Le pont dans les lettres
Le pont se retrouve dans de nombreuses lettres.
Le n et le m bien évidemment :
pont – pont – pont – attaque d’étrécie pour le m
et pont – pont – attaque d’étrécie pour le n,

mais aussi le r, le h, le k, le p et le z, où il est associé alors à une ou plusieurs formes de 1ère unité.

r : attaque de grande boucle – pont- attaque d’étrécie
h : grande boucle – pont – attaque d’étrécie
k : grande boucle – rouleau de mi-hauteur – pont de mi-hauteur – attaque d’étrécie

p : attaque de grande boucle – jambage bâtonné – pont – début d’étrécie
z : attaque de grande boucle – pont – rouleau prolongé bas
L’attaque en pont de mi-hauteur et mi-largeur est aussi présente au début des lettres v et w.

Le recodage du pont
Le pont en début de mot ne débutera pas de la ligne de base mais au milieu du 1er interligne (voir image 2).
Pour le r et le z, le pont se situe après une attaque de grande boucle. Or celle-ci se termine en haut du 1er interligne.
Ainsi le pont sera recodé afin d’éviter les dépassements de zone. Le plus simple sera de légèrement l’incliner.


Il en sera de même lorsque le m ou le n suit un o mais l’inclinaison sera davantage marquée (+ / – selon le lieu d’attaque du o).
La finale des ponts est toujours recodée pour laisser place à une forme de 1ère unité : attaques de petite ou de grande boucle ou d’étrécie.
Pour conclure, le pont est une forme qui occupe une place importante dans l’écriture car apparaît dans de nombreuses lettres, donc dans de nombreux mots. Son recodage (en début ou en fin) est nécessaire pour garantir la fluidité du tracé.
Questions
- Pourquoi la finale du pont vers la droite est importante?
- Pourquoi privilégier ’ememe’ à ‘imimi’ lorsqu’on apprend le pont?
- Comment s’entraîner pour le pont?
- Que penser du r constitué d’un plateau rectiligne (angle droit en haut à droite)?
- Comment négocier le passage de la grande boucle au pont?
Réponses aux questions
1. Pourquoi la finale du pont vers la droite est importante?
Si on termine droit sur la ligne (c’est valable pour toutes les lettres), le tracé est interrompu ou alors on observa des cassures à ce niveau.
Comment enchaîner fluidement avec une autre lettre dans ce cas? Il faut donc insister sur la fin du m qui doit se développer vers la droite.
2. Pourquoi privilégier ’ememe’ à ‘imimi’ lorsqu’on apprend le pont?
« L’arc de cercle étant plus large pour amorcer une boucle, forme arrondie, qu’une étrécie, forme non arrondie, la suite ’ememe’ est plus fluide que ‘imimi’ donc plus pertinente pour un entraînement » (Danièle Dumont, Le geste d’écriture, p. 95).
3. Comment s’entraîner pour le pont?
1er objectif : automatiser le geste ainsi la série ’ememe’ proposée par D. Dumont est la plus pertinente. Doubler le m est une bonne chose également car cela n’est pas rare dans la langue française (’emme’).
2ème objectif : donner du sens
Très rapidement j’intègre des mots avec des m en début de mot : une mémé, la mer, mercredi…
Une fois que l’enfant a compris que le pont en début de mot peut débuter à mi-hauteur de la 1ère interligne, je passe à l’enchainement avec des lettres rondes : maman, mamie, mardi… La finale vers la droite est alors essentielle pour éviter les collages ratés.
Puis on évolue au niveau de la phrase : j’invente alors des phrases courtes ou longues (l’enfant propose également) intégrant de nombreux m et n.
Les terminaisons en -(e)ment et -(e)nt sont assez intéressantes car elles sont souvent utilisées.
Par exemple: mes parents n’aiment pas se rendre au cinéma sans moi.
4. Que penser du r constitué d’un plateau rectiligne (angle droit en haut à droite)?
Le tracé de ce type de r suppose 3 mouvement avec des angles. Or le trait droit est moins fluide que le trait courbe. On prend aussi le risque de descendre droit sur la ligne après l’angle droit. « Ce r anguleux est peu favorable à la fluidité du tracé » D. DUMONT, LE GESTE D’ECRITURE, P. 108
De plus comme il s’agit d’une même forme, en l’occurrence le pont, il vaut mieux conserver le même mouvement pour automatiser le geste.
5. Comment négocier le passage d’une forme à l’autre, par exemple lors du passage de la grande boucle au pont?
Ce passage peut se faire directement ou à l’aide d’un trait couvrant ou encore d’un œilleton. Pour les deux dernières possibilités, on court le risque que la hauteur de la lettre soit plus grande.
Ainsi lors de l’apprentissage, je conseille de passer directement d’une forme à l’autre en incurvant légèrement le début du pont (images 6 et 7 ci-dessus). Ce recodage permet de ne pas dépasser le 1er interligne.
Si l’enfant est habitué au trait couvrant ou à l’œilleton, il faudra lui indiquer de le faire le plus petit possible.
Source bibliographique : Danièle Dumont, Le geste d’écriture, édition Hatier, Paris, 2016, 285 pages.
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